La façon dont il a commencé sa journée...
Le jeune Ethan s’était levé du pied gauche. Et qui dit fin de semaine, dit fatigue assurée ! Il s’était alors juste rasé, car il lui avait suffi d’ouvrir le jet d’eau froide de sa douche pour se rendre compte que oui, il fallait peut-être bien mieux retourner se coucher. Il se faufila donc sous sa couette. Et la place qu’il avait occupée toute la nuit était encore toute chaude. C’est deux heures plus tard qu’il se réveilla, par le soleil rayonnant lui frappant à la figure. « Et merde ! ». En effet, le jeune Lockwood n’avait pas pensé à refermer ses volets. Bref, il se leva alors, définitivement cette fois-ci. Il prit sa douche, s’enfila un rapide café accompagné d’une gentille cigarette tout en lisant le journal de la veille, puis rangea rapidement sa chambre. Elle n’était pas toujours clean, même si Ethan est un garçon très ordonné. Sa chambre, c’est la chose pour laquelle il a toujours accordé le moins d’importance. Il parait que la façon dont on la range reflète entièrement notre personnalité. On vient au moins de prouver que tout ça, c’était bien faux.
Il partit ensuite faire quelques courses, pour avoir l’occasion de s’habiller un peu plus… gaiement. Car son pull-over noir et son jean gris, c’est la troisième fois de la semaine qu’il les ressort. Zara, H&M, Uniqlo … que des marques pour monsieur, qui ne souhaite pas y laisser tout son argent. Il y passa deux bonnes heures, afin surtout de trouver un cachemire vert pomme, à un prix largement abordable. Et c’est en en sortant qu’il croisa un regard. Un regard qu’il connaissait, très bien même ! Lorena ne l’avait sûrement pas vu, elle entrait tête baissée dans le magasin. Que faire ? Crier son nom ? Lui dire bonjour ? Ou bien passer devant elle en essayant au maximum de porter son attention ailleurs ? Ethan choisit de détourner le regard, de faire comme s’il ne l’avait pas vue. Pour ça, il choisit sa montre : une proie idéale. Quelle heure est-il, mon cher ?

Qui est-elle, au fait ?
La relation entre Ethan et Lorena était assez bizarre. A vrai dire leur amourette avait énormément changé sa vie, c’était une femme pas comme les autres, certainement la seul ex dont il se souviendra toute sa vie. Jusque là, rien d’étrange. C’est même mignon, avouons-le. Ce qui lui parut anormal, c’est que leurs retrouvailles à Amsterdam n’avaient rien changé à leur relation. Toujours aussi stable, toujours aussi muette. Ils s’étaient fait la bise quelque fois, s’étaient sorti uniquement des « Hey ! Comment ça va ? » et s’étaient peut-être croisés une ou deux fois en discothèque. Il souhaitait vraiment, au fond de lui, faire évoluer ça. Pourquoi ne pas, par exemple, sortir à nouveau avec elle. Revivre l’amour qu’ils avaient partagé. Retrouver cette passion qu’il n’a jamais pu connaitre à nouveau. Mais il n’allait jamais lui adresser la parole, pour la simple (et bonne) raison qu’il ne pouvait qu’avoir peur de ce qu’elle en pensait. Peut-être que Lorena était carrément passé à autre chose. Peut-être même qu’elle vit une nouvelle histoire d’amour, peut-être qu’elle n’avait en fait rien ressenti pour lui pendant leur 10 mois de couple, qui sait ? Ethan, lui, n’avait pas pour autant des sentiments à nouveaux. Juste un petit malaise, quelque chose d’inhabituel. Parce qu’après tout, une fille comme ça, ça ne s’oublie pas.

La fête foraine
Il était 18 heures, et le soleil venait tout juste de se coucher. Oui, en hiver, on est dans la sombritude totale en fin d’après-midi. Pour Ethan, la journée était loin d’être terminée. Et en tant que grand gamin et adepte des parcs d’attraction, Il se rendit à la fête foraine. Tout d’abord pour prendre une barbapapa, puis pour observer les gosses dans le petit train de la chenille tout en fumant sa clope, et enfin pour tester le dernier grand huit à frissons garantis. Aucune queue ne l’obligea à attendre douloureusement son tour dans le froid, il en fut alors assez heureux, et monta directement dans un des wagons. C’est alors que, quelques secondes après d’être installé, il se rendit compte qu’une jolie fille était assise à ses côté : Lorena. Il se contenta de lui faire un grand sourire. Un peu faux-cul, parce que tout ce dont il aurait à ce moment là rêvé, c’est de pouvoir se barrer en courant.
« Tient ! Comment ça va Lorena ? »
Elle lui rendit son sourire, et s’empressa de répondre à sa question. Mais Ethan n’eut pas le temps d’en placer une autre, le wagon démarra, et déjà assez rapidement. Oui, si vous aviez su à quel point il est un grand trouillard, vous n’auriez pas autant rigolé en sachant ce qu’il s’est passé après. Oui, il aime les frissons. Mais ça ne veut pas dire qu’il en a pas plus peur qu’une fille. Le wagon prit la descente, remonta à nouveau, enchaina avec une descente puis plusieurs loopings. Bref, Ethan avait crié au point d’en perdre sa voix, et ses deux mains s’accrochaient fortement au bras de Lorena. Raté pour faire le mec protecteur et musclé.