Le voyage en avion jusqu'à Amsterdam vient de prendre fin et vous sortez tranquillement, ayant hâte de découvrir la ville dans laquelle vous allez passer un an ou plus de votre vie. Un journaliste s'approche de vous dès la descente du gros engin, un micro devant la bouche. Il semble faire un reportage sur l'échange entre les deux universités et vous êtes interviewée.

« Enfin, on arrive à Amsterdam. Tout ce voyage, ça m'a épuisée. Allez cocotte, encore quelques minutes avant de pouvoir poser tes bagages et t'allonger un peu dans ton lit... Houlà, mais c'est qui ce mec qui arrive en courant ? Je ferais mieux de me décaler, il doit sûrement attendre sa femme ou je ne sais pas qui. Attends ... C'est un micro qu'il a à la main ? Noon ... Noon, c'est pas possible ! Merde, c'est un journaliste, je vois son badge ! Purée, faites qu'il ne vienne pas me voir, moi. Meeeerde, je crois qu'il vient vers moi ! Qu'est-ce qu'il me veut, ce con ? »

Il s'avance lentement vers vous et vous tend le micro, tout en vous expliquant le but de son reportage. Bientôt, il se met à poser les premières questions. C'est trop tard pour vous, il va falloir que vous répondiez, vous n'avez plus le choix !

JOURNALISTE : Tout d'abord, expliquez nous pourquoi vous avez voulu participer à cet échange et ce que cela va vous apporter selon vous.

VOUS : « Déjà bonjour. Vous êtes impoli et très direct dans votre genre ! Passons. Disons qu'il y a deux raisons qui m'ont poussée à venir ici. Tout d'abord, lorsque le moment est venu pour moi de choisir une université, mon cousin m'a vivement conseillé la Sorbonne, il dit que c'est une université de très haut niveau et que l'ambiance est super. Deuxièmement, disons que ... Je ... Cherche ma sœur, ça fait plusieurs années que je l'ai pas vue, à cause de problèmes familiaux et on m'a dit que c'était ici que je pouvais la trouver. Elle me manque tellement que me voilà... Non non, n'écrivez pas ce que je viens de dire ! »

JOURNALISTE : Comment était votre vie dans votre université ? Va-t-elle vous manquer pendant un an ?

VOUS : « C'était super. Ça peut paraitre louche pour les gens mais j'adore les cours, travailler ... La Sorbonne, c'était vraiment super. J'ai un an d'avance, vous savez mais ça n'a gêné personne et puis quand on ne me le demandait pas, je ne disais rien parce que je ne voulais pas passer pour la fille qui joue ! Mais là, c'est carrément autre chose. L'occasion m'est donnée de venir à Amsterdam, côtoyer des Américains et ça, ça me plait vachement. Je n'ai pas eu à réfléchir plus de trente secondes avant de dire oui ! »

JOURNALISTE : Cette occasion est pour vous une opportunité de voir ce qui se fait dans le sexe opposé au vôtre dans un autre pays. Êtes-vous plutôt du genre à faire beaucoup de rencontres ou à rester dans votre coin ?

VOUS : « Excusez-moi mais je ne saisis pas vraiment le sens de votre question monsieur. Vous voulez plutôt dire que c'est l'occasion pour moi de côtoyer des Américains venant de la prestigieuse université de Yale. Sinon, disons qu'avant d'entrer à l'université, j'étais super timide et réservée. J'avais un peu peur d'aller vers les gens et qu'ils se foutent de moi ou alors qu'ils m'ignore complètement. Maintenant, je suis super sociable, j'aime beaucoup aller vers les gens, discuter et rigoler. »

JOURNALISTE : D'ailleurs, parlez nous un peu de vous, de votre caractère, de votre façon d'être au quotidien avec les gens, etc qu'on sache un peu plus à qui on a affaire.

VOUS : « Je dirais que je suis une jeune fille plutôt mature pour mon âge. Une fille très sociable qui adore faire de nouvelles connaissances et faire grossir mon carnet d'amis. Envers mes amis, je suis très attentionnée et toujours prête à tendre la main à quelqu'un qui me le demande. Par contre, quand on le fait, je déteste qu'on se foute de ma gueule. Ça me met dans une rage folle car même si je suis plutôt d'un tempérament calme, j'apprends à remettre les gens à leur place. Ma mère m'a dit un jour que je suis très optimiste et que je déteste les gens qui s'apitoient sur leur sort et baissent les bras avant d'avoir tout tenté. Je conseille toujours à mon entourage d'écouter leur cœur et de vivre leur vie à fond. Rêver, c'est très important. Je le sais car depuis toute petite, je rêve énormément. J'adore ça et pour rien au monde je ne veux descendre de mon doux nuage. Mes amis s'énervent parfois contre moi, quand je m'entête et que je m'obstine. Je suis une battante qui ne lâche pas facilement l'affaire, ça, je l'ai toujours revendiqué. Ce qui est parfois perçu par certains comme un défaut. »

JOURNALISTE : Voilà qui est bien intriguant. Je suis sûr que tout cela a été forgé par une histoire hors du commun. Pouvez-vous nous en parler un peu ? Avez-vous eu une enfance spéciale (jusqu'à l'entrée à l'université) ?

VOUS : « Une enfance spéciale vous dîtes ? Par quel bout commencer ? Déjà, je m'appelle Felicie, ça, vous ne le saviez même pas. En réalité, c'est Xandra mais je préfère qu'on m'appelle Felicie. J'ai jamais compris pourquoi mes parents m'ont nommée ainsi. Vous comprenez, ma mère s'appelle Sandra et moi Xandra. Ça avait le don de m'énerver, quand j'étais plus jeune. Alors à ceux qui ne me connaissent pas, je me présente comme Felicie. Puis je trouve que c'est beaucoup plus poétique, ça me fait penser à la Félicité, la Grâce, tout ça... Bref ! Je suis née dans une famille très traditionnelle, conservatrice. Mes parents n'ont jamais eu de grands moyens mais ils ont toujours mis un point d'honneur à ce que mes deux sœurs et moi, on ait la meilleure éducation possible. L'une de mes sœurs, Fanelle, ont l'a envoyée très tôt à l'internat, mais malheureusement, ça ne lui a pas réussi et dès qu'elle a pu, sans rien dire, elle a quitté la maison. Moi, j'ai eu droit aux cours particuliers à domicile. Et je devais faire mon lit tous les matins, ranger ma chambre, inspection, rentrée avant 21h00, les devoirs avant tout, la totale. Mais vraiment, je ne m'en plains pas le moins du monde. Je sais que mes parents m'aiment et veulent le meilleur pour moi. La preuve, j'ai eu mon bac avec mention à 16 ans et je suis entrée à la Sorbonne sans aucune difficulté. La seule chose dans ma vie que j'ai jamais caché à mes parents, ça a été le pourquoi de la Sorbonne. Ils n'ont jamais su - et pour le moment je ne veux rien dire - que je m'étais inscrite pour trouver Fanelle. Je crois qu'ils n'en reviendraient pas. A la maison, on ne parle jamais d'elle, mais moi j'en souffre, sans rien dire à personne... »

JOURNALISTE : Et quand avez-vous décidé d'entrer à la Sorbonne ? Pourquoi avoir choisi cette université d'ailleurs ?

VOUS : « Ah nan mais vous êtes un peu neuneu ou quoi ? Tout ce que je vous ai raconté depuis tout à l'heure c'est entré par une oreille et c'est ressorti par l'autre ? Où avez-vous eu votre diplôme vous ? Dans les Kinders ?? Fanelle, ma grande soeur, mon modèle, partie depuis des années, ça vous dit rien ? »

JOURNALISTE : Côté cœur, ça a toujours été mouvementé ou plutôt calme ? Expliquez-vous. Quelle est votre situation actuelle ?

VOUS : « Vous vous occupez vraiment de ce qui vous regarde pas. On se connait depuis cinq micro-minutes et vous osez déjà me poser la question. Pour ma part ... c'est assez calme. J'avance sur un petit fleuve tranquille, sans vague... Je prends mon temps, pourquoi se presser ? Il y a bien Dwayne mais ... ma soeur ... Enfin ... Roh, c'est bon, j'en ai assez allez voir ailleurs si j'y suis ! »

Sur ces derniers mots, le journaliste vous remercie d'avoir bien voulu lui répondre et s'excuse de vous avoir pris votre temps. Il vous souhaite un bon séjour et s'éloigne progressivement, se dirigeant vers un autre étudiant qu'il va aller interviewer également.