Le voyage en avion jusqu'à Amsterdam vient de prendre fin et vous sortez tranquillement, ayant hâte de découvrir la ville dans laquelle vous allez passer un an ou plus de votre vie. Un journaliste s'approche de vous dès la descente du gros engin, un micro devant la bouche. Il semble faire un reportage sur l'échange entre les deux universités et vous êtes interviewé.

« Je soupirai. 4h dans un avion, certes ce n’était pas les 9h qui la séparait de Los Angeles, mais quand même, j'étais exténuée. Je ne rêvai que d’une chose : un lit et un oreiller. Cependant, j'affichais un doux sourire sur son visage. J'ai été bien éduquée tout de même et je pris quelques instants à répondre aux questions. J'avais désormais un an pour visiter et profiter pleinement d’Amsterdam, je pouvais bien accorder quelques minutes pour une interview. »

Il s'avance lentement vers vous et vous tend le micro, tout en vous expliquant le but de son reportage. Bientôt, il se met à poser les premières questions. C'est trop tard pour vous, il va falloir que vous répondiez, vous n'avez plus le choix !

JOURNALISTE : Tout d'abord, expliquez nous pourquoi vous avez voulu participer à cet échange et ce que cela va vous apporter selon vous.

VOUS : « Et bien, forcément des nouvelles rencontres. Je ne connais personne ici. La Sorbonne est une fac immense et dans mon annexe, n’était réunie que quelques curcus. Donc forcément, même si je rencontre des Parisiens, ce n’est pas sur que je les connaisse ! Et puis je dois avouer que je suis d’une nature très timide, j’ai du mal à aller vers les autres. Même dans mon curcus, je n’ai pas de super potes, de vraies affinités. J’espère que ça va changer avec le voyage en tout cas. De plus, j’ai toujours voulu voyager et cet échange était l’opportunité pour. Voyez vous, je veux devenir géographe, et le comble ça serait quand même de rester toujours dans le même pays toute ma vie ! *rire*. Les Pays-Bas, ça m’a toujours tenté. Pas pour l’herbe, non c’est pas mon genre. Vraiment. Ne me regardez pas avec cet air, si je vous le dis ! »

JOURNALISTE : Comment était votre vie dans votre université ? Va-t-elle vous manquer pendant un an ?

VOUS : « C’est ma première année d’université, donc je n’ai pas vraiment de comparaison. A la base, je ne voulais pas aller à La Sorbonne. Je sais que c’est une très bonne fac, mais je me voyais plutôt faire mes études à l’étranger. Boston plus exactement. Une fac américaine ça me tentait plus. J’avais peut-être le cerveau trop lavé par toutes ces séries américaines, mais ça avait vraiment l’air d’être fun ! Mais ma grand-mère voulait que j’y aille, à la Sorbonne, et j’ai exécuté ses dernières volontés. Paix à son âme.
Mais pour répondre à votre seconde question, forcément un aussi grand changement, ça bouleverse toute une vie. Mais de là à dire que ça va me manquer, non. Je viens de Nantes et même si c’est une ville très charmante, ça n’a rien à voir avec Amsterdam ! Je sens que je vais beaucoup plus m’amuser ici. »

JOURNALISTE : Cette occasion est pour vous une occasion de voir ce qui se fait dans le sexe opposé au votre dans un autre pays. Etes-vous plutôt du genre à faire beaucoup de rencontres ou à rester dans votre coin ?

VOUS : « Je suis une fille plutôt timide, mais cet échange est une chance unique, ça n’arrive qu’une fois dans sa vie ! Donc je vais faire en sorte d’être plus ouverte, plus relax et aller plus vers les gens. Pas jusqu’à changer ma personnalité, ça serait idiot. Mais être plus cool, moins coincée. Et quand on me connaît, on se dit, ça va être dure ! Mais je suis une personne sympa et gentille, du moins j’essaie de l’être et je pense que c’est un bon atout pour faire des rencontres, et surtout garder le contact. C’est d’ailleurs le but de cet échange, non ? »

JOURNALISTE : D'ailleurs, parlez nous un peu de vous, de votre caractère, de votre façon d'être au quotidien avec les gens, etc qu'on sache un peu plus à qui on a affaire.

VOUS : « Vous savez, les apparences sont trompeuses. Tiens d’ailleurs, en descendant de l’avion, je sais tout de suite ce que vous avez pensé. « L’interview d’une blonde, forcément, il y aura des choses marrantes à récupérer, vu sa tête, elle doit avoir une vie délurée. » Et bah non ! Désolé de casser vos espoirs. On se trompait souvent à mon sujet, ils tombaient tous dans les panneaux, comme vous. On pensait que j’étais une fêtarde, une blonde écervelée. Alors qu’à vrai dire, c’est plutôt le contraire. J’ai eu le bac ES avec mention bien, vous savez ? J’étais à quelques dizièmes de la mention très bien d’ailleurs. Pas si conne, la blonde, hein ? On a toujours dit de moi que je suis une fille sage, sans problème. Ce n’est pas faux, je suis une fille sympa, avec des plaisirs simples, presque sains, si on ne voyait pas le nombre de cigarettes que je fume par jour. Une mauvaise habitude que j’ai prise au lycée. Je suis assez naïve et influençable, je ne suis pas très fière, mais on m’embobine bien trop souvent. J’ai ce défaut de toujours voir le bien chez les gens, de ne pas être assez méfiante. Je suis une fille très timide, je n’ose pas aborder les gens, mais dans le cas contraire, lorsqu’on m’accoste, je deviens très bavarde. Je me lie facilement d’amitié avec les gens, je n’ai que rarement des ennemis et lorsque c’est le cas, c’est pour une vrai raison. Je déteste me prendre la tête, les disputes bidons, j’ai mieux à faire.
J’aime sortir, prendre l’air, je suis le contraire d’une fille casanière. Si je ne suis pas particulièrement pas fêtarde, j’aime beaucoup sortir et me laisser entraîner dans des plans plus ou moins foireux. Jusqu’à l’année dernière, je n’étais pas une fille qui sortait tout le temps et qui faisait la fête, je ne me sentais pas à ma place dans ces genres de soirées, je restais dans mon coin. Mais depuis la mort de ma grand-mère, la femme qui m’a élevée, j’ai eu un déclic, ’ai compris que la vie était trop courte et qu’il fallait en profiter dès maintenant. Depuis, j’essaie de me lâcher un peu plus. »

JOURNALISTE : Voilà qui est bien intriguant. Je suis sûr que tout cela a été forgé par une histoire hors du commun. Pouvez-vous nous en parler un peu ? Avez-vous eu une enfance spéciale (jusqu'à l'entrée à l'université) ?

VOUS : « Je suis née et a grandi à Nantes,a vec mes grands parents. Mes parents m’avaient eu beaucoup trop jeune, je n’étais pas une « erreur » parce que je n’aime pas ce mot, mais je sais que si j’avais pas été là, leur vie aurait été plus simple. Elle m’a d’ailleurs dit une fois, lorsqu’on s’était disputée, que si je n’étais pas née, sa vie aurait été plus belle. Que si elle avait pu avorter, elle l’aurait fait. Même si elle avait dit ces mots sous la colère, la vérité était là. Vous comprenez pourquoi je ne suis pas très proche de mes parents maintenant, hein ? J’ai été élevé par mes grands parents. Je ne sais pas ce que je serais devenue sans eux. Ma grand-mère était un véritable modèle pour moi. Le seul modèle féminin que j’ai eu. Ma mère ne me rendait que rarement visite, je me demande si elle n’oubliait pas parfois qu’elle avait une fille. J’étais une fille sage, je ne voulais pas désobéir ni apporter des problèmes à mes grands-parents qui avaient tout fait pour moi. D’ailleurs, c’est pour eux que je suis à La Sorbonne, sous leurs conseils.
Au lycée, ma personnalité n’a pas tellement changé. J’étais un peu l’intello de la classe – et non ce n’était pas une teinture, je vous vois venir. Pourquoi ça vous étonne tant ? Bref, je disais, que je ne faisais pas partie des populaires, comme on pourrait le croire. Peut-être que je n’avais pas une personnalité assez forte ? On ne le saura jamais. Je ne me faisais pas remarquer, que ce soit à l’école ou dans le quartier. J’ai toujours eu du succès avec les garçons, avec mon physique. Ca serait mentir de ne pas reconnaître moi-même que je suis jolie. C’est toujours plus facile d’être belle, on vient plus facilement vers vous, on est plus gentil. Mais je n’en ai pas profité. Je n’ai été amoureuse qu’une seule fois. Et il n’habitait même pas en France !
C’est aussi grace à mon physique qu’un photographe m’a repéré. Il disait qu’il voulait me booker, qu’il avait des contacts à me présenter. Mais c’était juste avant le bac, je n’avais pas le temps de me préoccuper de ça. Et une fois en poche, je ne l’ai jamais recontacté, ma grand-mère est tombée gravement malade. Et à sa mort, je suis directement à Paris. Tiens, maintenant que vous m’y faites penser, je me demande bien ce que ça aurait pu donner ! Vous pensez que j’aurais pu être mannequin ? *fait un tour sur elle-même et rit*
Comme je vous ai dis, j’ai toujours vécu à Nantes et je suis montée à Paris que tout récemment, pour mon inscription à La Sorbonne. C’était la première fois que je quittais le cocon familial. Quel changement c’était ! Mais pas plus que ce voilà là, cette année d’échange à Amsterdam. »

JOURNALISTE : Et quand avez-vous décidé d'entrer à la Sorbonne ? Pourquoi avoir choisi cette université d'ailleurs ?

VOUS : « A la base, je voulais pas. C’est ma grand-mère qui voulait. J’aurais voulu faire une université américaine, mais par faute de moyen, je n’ai pas pu et ma grand-mère m’a fortement recommandé La Sorbonne. Et pour lui faire plaisir, j’ai suivi ses conseils. Aujourd’hui, j’en suis heureuse mais si elle ne m’avait pas poussé, je pense que je serais partie à Boston faire mes études de géographie. Elle est morte récemment vous savez ? C’est pourquoi je reste à La Sorbonne, pour lui faire honneur. Exécuter ses dernières volontés..
Pourquoi la géographie ? Parce que j'ai kiffé faire la carte au bac ! *rire* Plus sérieusement, je ne sais pas trop, j'ai toujours aimé cette matière, qui a un lien direct avec ce qui nous entoure. Je suis une personne très terre à terre et je pense que cette filière me correspond bien. »

JOURNALISTE : Côté coeur, ça a toujours été mouvementé ou plutôt calme ? Expliquez-vous quelle est votre situation actuelle également.

VOUS : « Après tout ce que je vous ai raconté, vous vous en doutez pas ? Vous me voyez vraiment comme une Marie-couche-toi-là ? Non, ma vie sentimentale, c’est le néant. Quelques amours de vacances, mais rien de bien sérieux. Pas que je n’ai pas de propostions, non c'est plutôt le contraire même !, mais plutôt que je me réserve pour quelqu’un de spéciale. Je ne veux pas sortir avec quequ’un pour sortir, sans sentiment. Ca serait mentir de dire que c’est le cas, mais je pense qu’une histoire peut être vraiment plus intéressente si on ne se presse pas. Et pour ça, il faut être patient et tomber sur la bonne personne. »

Sur ces derniers mots, le journaliste vous remercie d'avoir bien voulu lui répondre et s'excuse de vous avoir pris votre temps. Il vous souhaite un bon séjour et s'éloigne progressivement, se dirigeant vers un autre étudiant qu'il va aller interviewé également.